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18 février 2013

Le sale quart d'heure de Vic Krédy

Suite des aventures de Vic Krédy et Rolf Gratis. 

 

Mardi 25/12, 6h00, domicile des Gratis

Alors que la famille au grand complet prenaient le petit déjeuner concocté par Marie, un bol de chicoré bien chaud, des tartines de pain de campagne au beurre et à la confiture de groseilles, ils se demandaient bien où Vic avait pu passer la soirée. Car, après la fuite des deux hommes Gratis, Vic s’était retrouvé seul au milieu d’une foule hostile. Même si Rolf n’était pas inquiet pour son ami, il se disait qu’il avait du s’amuser toute la nuit avec les gens du village. Sous son air de gros dur, se doit être un sacré déconneur ce Vic, se dit-il. Alors que Pierre portait à sa bouche son bol, quelqu’un vint frapper à la porte. Surement Vic, se dit Rolf. Tandis que Pierre, surpris, renversa son bol sur lui. Marie lui reprocha, encore, de n’être pas dégourdit. Rolf, va ouvrir, c’est certainement ton ami, dit-elle à son fils unique. Rolf y alla, de bon entrain, content de revoir son acolyte.

Mais tout en ouvrant la porte, il ne pu que rester bouche bée, sans dire un mot, il se poussa pour laisser entrer le visiteur. Marie et Pierre, s’arrêtèrent devant la vision de cet homme qui venait de rentrer.

- « Mais, mais, qu’est ce que… », bégaya enfin Rolf, après de longues minutes de silence.

- « Tu veux vraiment savoir ? », lui rétorqua Vic.

A vrai dire, il ne voulait pas savoir. Mais la curiosité de savoir comment et pourquoi Vic était dans cet état le poussa à lui répondre oui. Des vêtements en lambeaux, une chaussure sur deux. Le visage plein de boue et de sang séché. Un œil au beurre noir, et des écorchures au niveau des lèvres. A première vue, la nuit a due être sévère.

Un peu plus tôt…

- « Et les gars, où vous allez ? Me laissez pas tout seul avec ces furieux ! »

Mais trop tard, le père et le fils Gratis s’enfuirent devant cette horde de gens nerveux, plein de mauvaises attentions. Et laissèrent Vic se débrouiller avec eux, en mode solo.

Pris d’un état de doute, puis d’une peur envahissante et enfin d’un instinct de survie aiguisé, Vic commença par courir en direction opposée de cette marée humaine, composée de fous furieux, qui n’avaient guère appréciés le geste de Vic à leur encontre. C’est une coutume un peu particulière, qui consiste à littéralement caillasser les vilains, d’habitude avec des boules en mousses. Mais cette fois, certains petits malins avaient eu l’ingénieuse idée de remplacer ces doux projectiles en des armes de destructions massives : des cailloux. Bien évidemment, c’est Vic qui reçue la frappe terroriste. Et sa réponse fut celle de l’arroseur arrosé, en renvoyant à ces inconscients leurs biens. Encore fallait-il savoir qui étaient les lanceurs. Dans un mouvement de colère irréfléchie, Vic ne visa pas ses cibles, envoyant voler les cailloux au hasard du public. Ce qui eu pour conséquence de mettre le feu aux poudres. Les villageois ne faisaient pas non plus partis des êtres les plus évolués sur Terre, ils réagirent au quart de tour, et fondèrent sur ce pauvre Vic en ne formant qu’un.

Après une course poursuite qui fit gagner à notre proie du jour, ou plutôt du soir, quelques émeutiers en moins, l’issue allait se jouer dans un champs à la sortie de la ville. Les plus faibles et les moins motivés abandonnèrent l’idée de le poursuivre, mais les plus fous et les plus hargneux continuèrent leur chasse. Mieux, ils appelèrent des renforts afin de le bloquer. Alors que Vic courait depuis quelques minutes maintenant, trois voitures lui barrèrent la route, à hauteur d’un champ. Il s’arrêta et vit sortir de chaque véhicule des individus dont le visage avait été caché. A ce moment, notre ancien militaire savait très bien comment cela se terminerait. Il allait en prendre plein la figure. Ensuite, arriva ce qui restait de la meute de chasseurs. Encerclé, pris au piège, à l’image d’une bête traquée et prête à baisser pavillon, Vic essaya de parlementer. Dernière chance avant le déluge de coups, avant que le ciel ne se transforme en un ciel ensanglanté.

« Salut les gars, on peut discuter, non ? », dit-il, sans réelles convictions. Pas de réponses. Ou plutôt, un concert de silence. « Sérieusement, je suis désolé, je ne savais pas, je viens d’arriver, alors on peut oublier ! », dernière tentative pensa t-il. Mais toujours aucune avancée positive. Bien que, le silence sombre et pesant fut brisé, par le bruit d’une chaine en acier, puis de quelques battes de base-ball et enfin par « Petons lui la gueule à cet enfoiré ! ».

Dans un ensemble chorégraphié, les assaillants fondèrent sur cette unique cible, vivante mais pour combien de temps. Après avoir esquivé une batte de base-ball, Vic envoya un crochet au porteur de ce coup raté. Mais ce fut le seul touche au but du vaillant Vic. Derrière lui, un coup de pied lui frappa le dos. Un coup de poing vint lui embrassé le visage. Puis ce fut au tour de la chaine en acier de venir rencontrer les jambes de celui qui allait tomber face au sol, dans la terre humide et labourée du champ de bataille. Une valse de coups de pieds déferla sur le corps allongé. Avec une hargne aussi forte que bête, les courageux attaquants se défoulèrent sur Vic.

Dans son esprit, il était déjà loin. Il prenait les coups sans broncher, faire le mort et la meilleur des tactiques dans ces cas là. Il pensait soigneusement et méthodiquement à l’après. Quand il aura pu se relever, qu’il pourra identifier ces pauvres inconscients et que, un par un, il leur fera subir le double de ce qu’ils lui font endurer. Mais une lumière avança vers la scène de lynchage. Avec une autre qui tournait, et aussi une sirène. Celle de la gendarmerie, prévenue par des spectateurs inquiet de la situation. Il ne fallut pas longtemps pour que Vic ne soit plus le centre d’intérêt de ces voyous. Ils s’enfuirent aussi vite qu’ils ne soient arrivé. Malgré tout, certains purent être attrapés. Quand les gendarmes arrivèrent près de Vic, celui-ci gisait au sol. Il essaya néanmoins de se relever, un gendarme l’aidant. Le visage tuméfié, plein de terre et les vêtements déchirés. Il lui manquant même une chaussure.

- « Ca va aller Monsieur, on va vous prendre en charge, vous ne craignez plus rien », lui dit d’un air rassurant le gendarme. « Comment vous appelez-vous ? », lui demanda t-il.

- « Vic Krédy. Mais ça ira, je vais me débrouiller », lui répondit Vic.

- « Une ambulance arrive, vous allez vous faire soigner. Et si ca va comme vous dite, vous viendrez nous raconter ce qu’il s’est passé »

- « Juste un différend entre gens civilisés, rien de grave »

- « Bien sur ! Heureusement que tous les différends entre gens civilisés ne se déroulent pas comme celui-ci ! »

Après les premiers soins, Vic ne voulant pas aller à l’hôpital, il alla la gendarmerie et expliqua aux forces compétentes ce qui venait d’arriver. Il reconnu les personnes arrêtées, mais ne porta pas plainte contre eux. Un comportement incompris du gendarme, mais dans le doute il prévenu Vic que s’il arriverait quelque chose à ces gens, il serait le premier suspect. Ce à quoi Vic répondu « Bonne journée ».

En sortant de la gendarmerie, il respira à pleins poumons, puis expira. Il le fit trois fois, par grandes inspirations, puis par de longues expirations. Une méthode qui lui vint du yoga, activité qu’il pratiquait, afin de laisser retomber la pression. Et là, la pression était à un seuil haut, trop haut. Retrouver Rolf, et boire un café. C’est la priorité se dit-il. Puis par la suite, réfléchir comment faire rentrer dans la tête de chacun de ces pygmées le fait que rien n’est gratuit. Allez, le café pour le moment !

C’est donc comme cela que Vic se retrouve pour le petit déjeuner à la porte des Gratis.

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